Un massacre en RD Congo

Publié le par S.BACHIR

http://www.hrw.org/sites/default/files/media/images/photographs/2009_DRC_LRA_1.jpgLe rapport fait froid dans le dos. L'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch a publié ce dimanche 28 mars un texte relatant un massacre perpétré dans le nord-est de la République démocratique du Congo en décembre 2009. Les humanitaires ont mené une enquête en février. Il en ressort qu'en décembre, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a tué au moins 321 civils et enlevé 250 autres personnes, dont au moins 80 enfants dans la région de Makombo. La LRA est un mouvement de rébellion ougandais repoussé au-delà des frontières ougandaises et qui attaquent régulièrement les populations en République démocratique du Congo, au Sud-Soudan et en République centrafricaine.

Anneke Van Woudenberg, de Human Rights Watch, souligne:

"Le massacre de Makombo est l'un des pires jamais commis par la LRA dans ses 23 ans d'histoire sanglante, pourtant il n'a pas été signalé pendant des mois . Ces quatre jours d'atrocités démontrent que la LRA reste une menace grave pour les civils et non un groupe affaibli, comme le prétendent les gouvernements ougandais et congolais."

 

L'attaque a eu lieu entre le 14 décembre et le 17 décembre 2009. Human Right Watch raconte:

"Les forces de la LRA ont attaqué au moins 10 villages, capturant, tuant et enlevant des centaines de civils, y compris des femmes et des enfants. La grande majorité des victimes étaient des hommes adultes que les combattants de la LRA ont d'abord ligotés, avant de les tuer à coups de machettes ou de leur écraser le crâne à coups de hache et de lourds gourdins. Au moins 13 femmes et 23 enfants figuraient parmi les victimes, dont la plus jeune, une fillette de 3 ans, a été brûlée vive. Les combattants de la LRA ont attaché certaines victimes à des arbres avant de leur écraser le crâne à coups de hache. (...) Les témoins interrogés par Human Rights Watch ont expliqué que pendant des jours et des semaines après l'attaque, cette vaste région a été remplie de l'«odeur de la mort»."

 

Dans son rapport, l'ONG souligne que les populations ont besoin que la mission de l'ONU au Congo, la Monuc, devrait davantage protéger les populations. «Néanmoins au lieu d'envoyer d'autres troupes, la force de maintien de la paix, sous la pression du gouvernement congolais pour qu'elle se retire du pays d'ici juillet 2011, envisage de retirer des troupes du nord-est d'ici juin, dans la première phase de sa réduction d'effectifs.»

L'est du Congo est une région ravagée par les combats et dans laquelle se pratique le viol systématique des femmes, jeunes comme âgées. Dans The Observer de ce 28 mars, Judith Wanga, jeune Congolaise réfugiée au Royaume-Uni, raconte son retour au pays, vingt ans après son départ. Lors de ce voyage commandé par le journal, la jeune femme retrouve ses parents et part dans l'est pour témoigner de la situation.

"Quand je suis rentrée à Londres, seule à nouveau, la situation congolaise était en permanence dans ma tête. Pendant deux mois, je ne pouvais effacer ces pensées et ces images, et je ne pouvais dormir plus de deux ou trois heures par nuit. Je ne "fonctionnais" plus: tout allait bien tant que j'étais occupée, mais, dans les mauvais jours, je me réveillais en pleurant et allais me recoucher en larmes. Même maintenant, quand je relis mes notes, je pleure. J'ai l'impression de ne pas avoir fait suffisamment pour aider."

Publié dans AFRIQUE

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